Friday 15 May 2009

7h15. Le réveil...non il ne se sonne pas. Il a pour habitude de faire le sale boulot de me réveiller à 7h30 et mon réveil, je ne l'ai pas payé cher, c'est un réveil de base, il ne prend jamais d'initiative. J'ouvre un oeil et le referme aussitôt. Mes yeux, c'est pareil, ils ne prennent jamais d'initiative. Je leur dis 7h30, et donc c'est 7h30. Mon oeil un tantinet aventureux qui s'est ouvert inconsidérément à 7h15 s'est refermé aussitôt. Mais je sens bien qu'il s'est lancé dans un grand conciliabule avec l'autre, celui qui respecte la règle de 7h30. 15 mn de plus dans la journée ce n'est jamais à négliger, ça peut toujours servir. Ils s'ouvrent donc derechef tous les deux en même temps. Le droit et le gauche. A ce moment là un petit air fredonne dans ma tête, deux phrases d'un cantique, même pas dans l'ordre. "Bienheureuse, aujourd'hui, dans les cieux, Vierge Marie intercède pour nous". Chouette que je me dis voilà une bonne journée qui commence sous la haute protection de ma grande amie et confidente, Marie. On est vendredi! Génial le week-end approche. Comme je suis retraitée écrivain (attention pas écrivain retraitée) mon inspiration je la prends quand elle vient et elle se fiche pas mal des jours fériés, des heures de nuit ou des minutes de silence. Week-end ou pas mon inspiration s'en fiche complètement. Je fais ma 1ère analyse de diabète. Résultat: 3.80. Impossible. Mon appareil est naze. Je vais chercher celui que j'ai en réserve, un vieux machin qui avait lassé ma patience car 3 fois sur 2 il m'affichait "error". Même pas capable de parler français. Re-analyse, error, re-analyse, error, au 3ème coup de 7h30 j'ai la réponse et perdu les 15 minutes que j'avais d'avance. Petit-déj. Je casse une biscotte sur 2, mais ça c'est normal. C'est ainsi tous les matins. Le thé est trop froid, normal aussi, il est soit trop froid soit trop chaud.
J'ouvre les volets. Tiens il fait un grand beau temps. Là non plus pas de quoi être étonnée, la météo a annoncé hier soir que nous aurions des trombes d'eau. Puis douche. RAS.
J'aime bien me lever tôt quand je vais aux halles en ville. Tout est calme, je trouve facilement à me garer au parking judicieusement nommé : parking des halles. Je me dirige vers ma voiture. En 2 ou 3 fois, j'oublie mon portable, (on ne sait jamais si je tombe en panne), mon portefeuille, on ne sait jamais des fois que les fruits et légumes ne soient pas gratuits aujourd'hui, ma bouteille d'eau. Tous ceux qui me connaissent ne me connaissent qu'en possession de ma bouteille d'eau.
Bon, j'ai tout. Je repars une 4ème fois à la maison vérifier que j'ai vraiment tout. Puis j'ouvre ma voiture affectueusement appelée Titine, ceux qui ont lu mon bouquin la connaissent, pour les autres ce n'est pas trop tard, allez l'acheter à la librairie, ça me fera gagner 1 euros et 40 centimes, pour moi qui connais la suite ce n'est pas négligeable. Je tourne la clé dans le contact. Rien, que dalle, même pas le souvenir d'un murmure. La batterie est à plat. Pas anormal non plus étant donné que j'ai confié ma Titine cette semaine à mon garagiste pour un voyant intempestif qui clignotait pour rien. Chaque fois que j'abandonne ma Titine à mon garagiste, elle se venge par une petite panne...à moins que ce ne soit mon garagiste qui a le béguin pour moi. Il est tôt, très tôt, 8h30 pour un garage c'est trop tôt. J'attends avec la patience que tout le monde me connaît. 9H j'appelle. Oui qu'il dit mon garagiste mais comme c'est une panne il faut d'abord appeler le service assistance et ce sont eux qui nous diront de venir vous dépanner. Où ça crêche ça le N° du service assistance. Le garagiste n'a pas fini son café, sans doute, il a raccroché si vite que je n'ai pas eu le temps de le lui demander. Je retourne à ma voiture fouille la boîte à gants à la recherche d'un gros bouquin que j'ai vu, je crois, que je n'ai jamais ouvert mais c'est peut-être l'occasion de le faire. Je retourne à la maison et appelle le service assistance qui me pose un tas de questions aussi indiscrètes que "quel est le kilométrage de votre voiture". Le son de ma voix grimpe d'un bon décibel tandis que baisse l'intensité de ma bonne éducation: "qu'est ce que ça peut vous f... je veux simplement qu'on vienne mettre cette p...de voiture en route." Ils ont l'habitude des gens mal élevés au service assistance et ça ne leur fait ni chaud ni froid. Ils veulent le kilométrage avec ou sans mots doux. Je lance un chiffre au hasard 17.000 (tiens au fait je n'ai pas vérifié. Si je suis tombée juste je joue au loto). Je rappelle mon garagiste "vous pouvez venir j'ai fait le nécessaire". Ah non qu'il dit, il faut attendre que le service assistance nous appelle. Je raccroche et rappelle le dit service etc... un disque: par suite d'encombrement veuillez renouveler votre appel. Bien se souvenir de ça lorsque j'aurai à changer de voiture. Une marque dont le service assistance est embouteillé dès 9h du matin, vaut mieux éviter. Après 10 minutes de disque je rappelle le garagiste: vous ne pouvez pas leur téléphoner (je suis sûre qu'ils ont une ligne directe)? Ah non qu'il dit: ce serait trop facile. Ah bon? Trop facile pour qui? Pas pour moi c'est sûr. Le son de ma voix grimpe l'échelle des décibels plus vite que la grenouille sur le pluviomètre en Angleterre.
A 10h15 un camion de dépannage arrive. Branche ses pinces sur ma batterie qui démarre au quart de tour. Le gentil dépanneur me dit vous allez où? Je trouve un peu cavalier cette entrée en badinage. Aux halles. Ah non, qu'il faitj, il faut faire beaucoup plus de kilomètres que ça pour que la batterie ait le temps de se charger. Moi: Aller retour Paris ça va? Avant d'inventer des échelons supplémentaires à l'échelle des décibels. Bon qu'il dit, allez au garage qu'ils voient ce qu'il y a. J'allais couper le contact( puisqu'il est là lui avec ses grandes pinces...) il se jette litteralement sur moi en hurlant :"ne coupez pas le contact sinon elle ne redémarre pas". (Ah bon? et vos grandes pinces, non même avec. Oui mais m'sieu j'ai mon sac dans la maison et la clé de la maison sur le contact, débrouillez vous pour m'attraper la clé de la maison sans couper le contact.
A 10h45 je suis au garage. Je me gare, coupe le contact et tend fièrement la clé au garagiste. Mais non,, qu'il fait, fallait pas la garer et surtout pas arrêter le moteur. Xcusez-moi msieur mais je suis bien chez un garagiste, non? Démarrer une voiture en panne, un garagiste c'est son boulot, non? Si c'est le pâtissier qui se charge de ça maintenant prévenez-moi. ça m'irait mieux d'ailleurs, j'ai une de ces envies d'éclair au chocolat! Le gars me jette un oeil (avec précaution, il a peur que je l'attrape et que je ne lui rende qu'une fois ma voiture en état de marche, c'est-à-dire quand le contact reconnait la clé qui porte son nom et n'en fasse plus tout un pataquès. Il ne sait pas le bienheureux que le stress chez le diabétique ça donne des envies de sucre et de chocolat terribles. A peine un petit quart d'heure plus tard, j'ai la clé de ma titine et...une nouvelle batterie à 80 euros. Je paierai à réception de la facture, dis-je. Il me fait cadeau du dépannage. Faut dire que je lui susurre que je ne crois pas trop au hasard et que chaque fois que ma bagnole va chez le garagiste dans les 3 jours qui suivent il y a un truc à remplacer. Bizarre non?
J'arrive au parking des Halles. Complet. Evidemment à 11h15! Les 2 phrases du cantique de mon réveil retintent à mes oreilles. Ah oui, pardon Marie, j'allais oublier de vous remercier. Heureusement que vous avez veillé sur moi. Dieu sait ce qu'aurait pu être ma matinée!

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