Saturday 2 May 2009

Le 1er MAI

1er Mai, fête du Travail. Tout le monde comprend que le travail c'est sa fête et que donc il se repose. C'est pour tout le monde comme ça, quelque soit le jour choisi pour le fêter. Les britanniques n'ont pas de jour fixé si ce n'est qu'on le célèbre le 1er lundi du mois de mai, ce qui évite que le 1er Mai tombant un mardi la France se mette les doigts de pieds en éventails du vendredi midi (RTT) au mercredi matin. Si le 1er Mai est un jeudi ça pose problème? que nenni. On prend 1/2 RTT le vendredi après-midi , le lundi souvent cadeau du patron sous menace de grève, congé le mardi sous prétexte qu'il y a un précédent, l'an dernier le mardi qui précédait le 1er Mai on n'allait pas au boulot. Le mercredi c'est le jour des enfants. Ils ont bien le droit d'avoir un 1er Mai spécial gamins. Rien à dire, depuis qu'on a dit aux français d'économiser l'énergie, ils usent la leur le moins possible.


Mais moi je ne suis pas faite comme tout le monde. Ma logique est à l'inverse de celle des autres. Les panneaux sur l'autoroute qui montre 2 traits pour annoncer 2 sorties, je confonds la 1ère et la 2nde. Et je me perds, je me retrouve et je me reperds etc...
Mais le 1er Mai hier a été l'évidence même que je ne comprends rien à rien. A midi mon père arrive pour déjeuner (déjà, bug, la plupart des mères de famille en profitent pour se faire inviter au restaurant justement pour ne pas avoir à travailler. Au départ je commets donc une 1ère erreur.
2ème erreur: "Papa, comment ça va?" Question sans importance dont on n'attend même pas la réponse pour la bonne raison qu'on n'a pas réalisé qu'on la posait. Il répond" Mal, merci". Mon père a reçu une très bonne éducation. Moi "Mal comment?" Lui "Je ne sais pas". Au cas où ça vous aurait échappé je ne suis pas médecin. Mais je pars du principe que pour être un bon malade de nos jours il faut avoir fait des études de médecine, sinon vous pouvez pas dire toubibs ce qu'il faut faire et vous mettez votre vie en danger. Moi:"Assies toi dans le fauteuil et repose toi deux minutes pour que je te prenne la tension au repos". Pendant ce temps je lui fais une dextro pour mesurer son sucre. Dextro normal. Puis je lui prends la tension: 18/10. Tension pas du tout normale. J'appelle les urgences, calmement car ces gens -là ont horreur qu'on panique car on leur fait perdre du temps. Ils ont raison surtout quand il s'agit du temps pour nous sauver la vie. Les urgences: emmenez-le. Moi: Je suis diabétique faut que je mange.Eux: Bon mangez et emmenez le tout de suite.
L'histoire se corse pendant le déjeuner. "Papa, comment s'appelle ton médicament pour la tension?". Lui "Bof, je ne sais plus je l'ai arrêté depuis 1 mois et demi parce que ma tension était bonne, c'est pas la peine de se droguer si tout va bien". Je ne me souviens pas bien mais je crois que j'ai dépassé le seuil accoustique tolérable pour des oreilles normales. Il a eu droit à toutes les menaces possibles, le caillot qui bouche une artère, l'artère qui implose, ou explose, c'est selon le bon vouloir de l'artère en question. Pour finir en apothéose par le fauteuil roulant. Il a suffisamment la trouille je peux passer à plus trivial.
Moi "Papa tu as ta carte vitale?" La carte est vitale en ce sens que si vous ne l'avez pas on vous laisse mourir". Lui: Ah non, pourquoi?
Moi "parce qu'avant d'aller à l'hôpital il faut aller la chercher chez toi". Souvenez-vous on est le 1er Mai, en France tous les syndicats, toutes les catégories socio-professionnelles défilent en hurlant des slogans divers car tout le monde ne demande pas la même chose. Vous avez déjà essayé de traverser en voiture une ville coincée par des ponts qui s'ouvrent et qui se ferment au moment précis où vous avez besoin de les traverser, sans parler des canaux. Je ne comprends pas d'ailleurs qu'on ne remplace pas les bus par des péniches. Ceci est un autre sujet.
Bon ça y est on a récupéré la carte vitale et on -je fonce à l'hosto. La salle d'attente est pleine. 2 heures d'attente nous dit la brave secrétaire. Heureusement que ça s'appelle urgence! On ne s'ennuie pas et même on organise un concours que gagnera (quoi on ne sait pas) celui qui tuera le plus grand nombre de moustiques gorgés de sang. On s'amuse bien avec un léger temps de pause dans la rigolade quand, toujours à contre temps, je dis, me croyant marrante: j'espère qu'ils n'arrivent pas de Mexico ces moustiques. ça a du mal à passer mais le temps s'éternise et ça passe. On réalise tout à coup qu'on a du mal à respirer. Je vais aux toilettes, il y a la clim. Je passe la tête dans le bureau de la secrétaire, elle a la clim. C'est sûr à Sète ils ont trouvé le moyen le plus effiace et le plus incontrôlable par les enquêteurs de mort suspecte; ils vont réglé l'encombrement des urgences par l'étouffement des malades, dommage collatéral ils suppriment en même temps ceux qui ont bon coeur et se dévouent pour accompagner leur malade, quelle que soit leur rogne (je ne dis rien, suivez mon regard). Je demande gentiment et avec beaucoup de précaution qu'on nous branche la clim qui est éteinte dans la salle d'attente. J'obtiens immédiatement satisfaction Doublement d'ailleurs, les moustiques n'aiment pas le froid. Eux non, mais les fourmis qui se faisaient discrètes sous la chaleur ont un regain de vitalité et cavalent dans tous les sens autour de
nos pieds. ...rassurez-vous je ne demande pas qu'on leur fasse le test HN1L1 (ou à peu près) Les autres n'ont pas le même sens de l'humour que moi, ça doit aller de pair avec le sens de l'orientation ce truc-là.
Deux heures plus t/rd c'est à nous. Une jeune et jolie doctoresse à qui mon père commence à faire du graingue (18/10, c'est parce que je n'ai pas l'habitude qu'une jeune et jolie doctoresse me prenne la tension". Au passage, merci pour moi. Je prends mon air de chien battu en lorgnant la toubib. Pendant qu'elle l'auscule, lui prend et lui reprend la tension, couché, debout, assis, bras droit puis bras gauche, il commence à lui raconter qu'il a eu un jour à interroger un félaga et un médecin avait été appelé pour voir si tout allait bien et que pendant qu'il lui prenait la tension, le fellaga avait tout raconté parce qu'il croyait qu'on le torturait. Mon air de chien battu ne suffit plus. L'épaisseur de mon dos m'empêche de me coucher sous la chaise, encore moins sous le bureau du toubib. Elle lui fait la leçon sur le danger d'arrêter les médicaments contre la tension etc... Lui intime l'ordre de rentrer chez lui et de se précipiter sur le dit médicament. At once!
Mais ça ne s'arrête pas là. Comme elle n'avait pas d'appareil à vérifier le diabète j'ai sorti le mien. Elle me dit "comme ça je vais voir comment ça marche". Je vous le dis, n'oubliez pas votre carte vitale. Vous pouvez claquer d'une seconde à l'autre dès que vous mettez un pied dans un hosto.
Elle m'intime à moi l'ordre de lui prendre la tension au lever et au coucher. Moi" eh là doucement, nous ne vivons pas sous le même toît". Bon qu'elle dit, choisissez votre heure mais contrôle matin et soir. Exit

Je refais la traversée infernale, vue l'heure, les touristes se sont mélés aux magnifestants. J'arrive chez moi, mon père reprend sa voiture. Le temps de boire un thé, il me faut repartir pour lui prendre la tension du soir. C'est redescendu. Ouf! Je lui dis: "Bon ça marche c'est pas la peine que je revienne tôt demain matin". Dans les escaliers il me dit :"le kardégic aussi je le reprends?"
Je ne savais même pas qu'il l'avait arrêté et il ne s'en est pas vanté devant la jolie toubib. Je me remets en colère (je suis fatiguée donc ne contrôle plus tout à fait mes impulsions). Bon bon, qu'il dit; je le reprends demain matin, je remonte une marche et à mon regard il dit "bon d'accord tout de suite".
Retraversée infernale (je n'aurai ni le temps ni la force de faire ma prière mais j'ai traversé l'enfer plusieurs fois aujourd'hui, Dieu le prendra en compte). Après mon repas je le rappelle: Tu as bien compris tous tes médicaments? Oui tous qu'il dit. Moi "même le kardégic?" Ah non celui-là je l'ai oublié j'y vais tout de suite."
Vous savez comment ça s'est terminé? Pour mon père je ne sais pas mais pour moi devant une bonne glace avec le sentiment de déguster le fruit défendu. Je le valais bien non?


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